La Californie, l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis et une des économies les plus importantes du monde n’est pas seulement le 12e pollueur de la planète, il se mobilise radicalement pour lutter contre cette situation malgré les réticences du Président Bush. Ainsi, son gouverneur, le républicain Arnold Schwarzenegger a présenté un vaste programme de réduction d’émission de gaz à effet de serre (GES) mais il vient, "au nom du peuple californien" engager des poursuites contre six constructeurs automobiles. La nouvelle loi environnementale pourrait servir d’exemple à tous les gouvernants qui considérent que le courage politique ne paie pas. Parce qu’elle met en avant les avantages environnementaux sur la santé, mais elle démontrerait son effet efficace sur la croissance. Ainsi les retombées économiques, selon l’ étude de UC Berkeley, a montré que l’application de la loi AB32 contribuera à augmenter le produit intérieur brut de l’Etat de 60 à 74 milliards de dollars et à créer 17.000 à 89.000 emplois. Le "green business" est en piste !

Fait unique, le ministre de la Justice de Californie, Bill Lockyer, a engagé des poursuites contre six constructeurs automobiles américains et japonais, dont Ford et Toyota, pour leur implication dans le réchauffement climatique. Et cela en plein marasme quand l’industrie automobile vient de licencier plus de 30.000 employés !

La plainte déposée mercredi 20 septembre affirme que les émissions des véhicules ont causé des torts importants à l’environnement et la santé publique des Californiens. Elle ajoute qu’elles ont coûté des millions de dollars pour lutter contre leurs effets. Les constructeurs Chrysler, General Motors, Ford, Toyota, Honda et Nissan sont visés. Le démocrate Bill Lockyer souhaite que ces entreprises soient tenues responsables de leur contribution au réchauffement de la planète. Les véhicules sont la première source d’émissions de gaz à effet de serre en Californie.
C’est la première fois qu’un Etat américain exige le versement de dommages et intérêts pour l’impact des véhicules sur le réchauffement climatique. La plupart des constructeurs ont refusé de commenter ces poursuites. La porte-parole de Toyota USA, Sona Iliffe-Moon, a précisé que la compagnie examinait la plainte de quinze pages. L’Alliance des constructeurs automobiles a répondu que ces derniers construisaient déjà des véhicules moins polluants.

Un plan d’ici 2020

La Californie tente de réduire ses émissions aux niveaux de 1990 d’ici 2020. Le gouverneur Arnold Schwarzenegger a annoncé fin août que l’Etat pourrait contourner le rejet du protocole de Kyoto par l’administration Bush en limitant les émissions de gaz à effet de serre (GES). Ce serait le premier Etat américain à prendre une telle initiative. La Californie vise à réduire ses rejets de GES, dont le dioxyde de carbone, de 25% environ d’ici 14 ans. La Californie, l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis et une des économies les plus importantes du monde, est le 12e pollueur de la planète et souffrirait tout particulièrement d’une hausse des températures globales. Les neiges des montagnes de la Sierra pourraient ainsi fondre plus tôt chaque année et causer des inondations dans la Vallée centrale de la Californie et, sur le long terme, menacer l’accès à l’eau pour les villes et les fermes californiennes, selon des rapports élaborés par les agences publiques de l’Etat.

La Californie se lance dans un vaste programme de réduction d’émission de gaz à effet de serre

En l’absence de grandes mesures fédérales, plusieurs Etats ou groupes d’Etats cherchent à mettre en place leurs propres actions pour limiter les émissions de gaz à effets de serre. La Californie ouvre de nouveaux horizons avec l’adoption du projet de loi AB 32, sur les émissions de gaz dans l’état de Californie le 31 août dernier. Cette nouvelle loi assure la mise en place d’un des programmes les plus étendus des Etats-Unis pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Le but est de permettre à la Californie d’atteindre d’ici 2020 le niveau d’émission qu’elle avait en 1990 (soit une réduction de 25% environ). Le C.A.R.B (Californian Air Ressources Board) est l’agence qui sera chargée de la mise en application de cette loi, dont notamment la définition des mesures à mettre en place. Les défenseurs de cette nouvelle loi n’ont pas seulement mis en avant les avantages environnementaux, mais aussi les retombées économiques. Ainsi une étude de UC Berkeley a montré que l’application de la loi AB32 contribuera à augmenter le produit intérieur brut de l’Etat de 60 à 74 milliards de dollars et à créer 17.000 à 89.000 emplois.

Calendrier prévu par la loi : – 1er Janvier 2009 : Le CARB doit avoir élaboré un système de mesure et de contrôle des émissions (marché de carbone, inventaire des émetteurs, fixation des quotas,…) – 1er Janvier 2011 ou avant : Le CARB doit officiellement mettre en place les mesures de régulation, qui rentreront en vigueur début 2012. Ces mesures doivent respecter un certain nombre de contraintes. Elles doivent, par exemple, être complémentaires aux initiatives déjà prises par l’Etat pour maintenir la qualité de l’air. En outre, le comité se porte garant de l’efficacité de son programme. Ce calendrier reste cependant modifiable puisque la loi réserve au gouverneur le droit de modifier les échéances en cas de circonstance extraordinaire.

En savoir plus : http://calclimate.berkeley.edu/ & http://www.climatechoices.org/

Sources : l’AFP et Bulletins Electroniques ADIT http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/