Circuits transparents sur la surface de cellules solaires et autres dispositifs électroniques « fabuleux » pourraient résulter d’une découverte inattendue permettant de rendre conducteur d’électricité un matériau transparent et isolant. C’est ce que révèle le magazine Nature dans sa première édition 2011. Une découverte fortuite qui fait rêver à des dispositifs électroniques « fabuleux » au même titre , mais avec des propriétés et des applications différentes, que le Sicilium

Le procédé permet d’obtenir un matériau aussi transparent qu’une vitre, ayant des propriétés optiques proches de celle du diamant, sur lequel on peut faire passer un courant électrique. « Ca pourrait faire des dispositifs fabuleux en électronique », laisse entrevoir Andrès Santander, principal auteur de l’étude publiée jeudi 13 janvier dans la revue scientifique Nature.

A l’instar de celle du graphène récompensée l’an dernier par le prix Nobel de physique, cette découverte est le fruit du hasard. Des chercheurs français du CNRS et de l’université de Paris-Sud ont trouvé comment créer une couche conductrice à la surface d’un matériau isolant et transparent, en étudiant les propriétés du titanate de strontium, jugé important pour la micro-électronique du futur.

Ce matériau constitué de titane, de strontium et d’oxygène (SrTiO3) « joue aujourd’hui le rôle que le silicium a joué pour le développement de l’électronique conventionnelle », souligne M. Santander. Lorsque les chercheurs ont cassé sous vide un cristal de titanate strontium, ils ont eu une surprise: un phénomène inattendu est apparu à la surface interne, n’ayant jamais été en contact avec l’air, des deux morceaux obtenus.

« Au début, on ne comprenait pas ce qui se passait », raconte M. Santander. Des atomes d’oxygène sont partis de la surface fracturée, laissant une couche ultrafine (deux nanomètres ou milliardièmes de mètre) d’électrons à la surface du matériau étudié. Cette fine couche électronique s’avère un très bon conducteur d’électricité, précise M. Santander. De plus, à cette échelle de quelques nanomètres, « on rentre dans le monde quantique », ouvrant tout un éventail de possibilités nouvelles, tient-il à ajouter.

« Cette découverte montre bien l’importance de la recherche fondamentale », en laissant les scientifiques « réfléchir librement », y compris pour trouver ce à quoi on ne s’attend pas, met en avant M. Santander. Dans un commentaire publié dans la revue Nature, Elio Dagotto (Université du Tenessee, Etat-Unis) fait un parallèle avec la découverte du graphène. Les chercheurs d’origine russe Andre Geim et Konstantin Novoselov avaient découvert par hasard ce nouveau matériau révolutionnaire en utilisant seulement ruban adhésif et mine de crayon.

La revue scientifique Nature:
http://www.liberation.fr/