Ce jeudi 16 novembre Ségolène Royal a bien orchestré sa journée. Le matin : pose de la première pierre du nouveau lycée écologique de 16.500 m2 et dans la soirée, la présidente du Conseil Régional Poitou-Charentes a remporté dès le premier tour la primaire socialiste pour 2007. Elle devient ainsi la première femme désignée par un grand parti avec une chance réelle d’accéder à la présidence de la République, poursuivant sa politique environnementale fondée sur l’indépendance énergétique. Lundi 13 c’est le plan Climat et la charte flex-fioul qui était présenté par le gouvernement Villepin.

Dans un peu moins de trois ans, 500 élèves effectueront leur rentrée à Poitiers dans le premier ""lycée Kyoto"" d’Europe, concrétisation de la politique d’excellence environnementale promue par Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes. Mme Royal a posé la première pierre de ce nouveau lycée écologique de 16.500 m2 jeudi matin, quelques heures avant l’ouverture du scrutin de désignation du candidat socialiste à l’investiture pour l’élection présidentielle. ""Nous avons voulu démontrer qu’il était possible de faire un bâtiment public qui consomme zéro énergie fossile (énergie obtenue à partir de gaz, charbon, pétrole)"", explique Ségolène Royal. ""Ce bâtiment qui produira plus d’énergie qu’il n’en consomme s’inscrit dans une préparation à une indépendance énergétique, l’après-pétrole, et dans le respect de nouvelles normes environnementales"", se félicite l’ancienne ministre de l’Environnement. Ce nouvel établissement regroupera à la rentrée 2009 le lycée hôtelier de Poitiers et le lycée agricole Grand Pont de Chasseneuil-du-Poitou (Vienne). La dénomination ""lycée Kyoto"" correspond à l’engagement de la Communauté Internationale de réduire les gaz à effet de serre (GES), concrétisé par le Protocole dit de Kyoto. Ainsi, l’Union européenne doit diminuer de 8% ses émissions de GES à l’horizon 2008-2012.

Le lycée, qui coûtera 20 à 30% plus cher qu’un établissement classique, se veut exemplaire en matière de dépenses d’énergie. Il sera équipé de 1.000 m2 de capteurs photovoltaïques et produira la chaleur et l’électricité par une cogénération à base d’huile végétale. Il utilisera des éclairages et équipements à faible consommation et sera équipé de récupérateurs des eaux pluviales. ""Ce sera un lycée écologique et confortable qui permettra de réduire la consommation de chauffage de 90 kWh/m2 à 7 KWh/m2 par an et celle d’électricité de 45 kWh/m2 à 2kWh/m2"", souligne la Région. Cet objectif est d’autant plus ambitieux qu’un lycée hôtelier est un équipement ""énergivore"" avec ses formations de cuisine, selon les architectes.

Le coût de fonctionnement de ce bâtiment, qui comprend des espaces d’enseignement et d’hébergement ainsi qu’un atrium, ""est estimé à 7.800 euros par an contre 108.000 pour un lycée de conception 2000"", affirme la Région. ""Avec ce lycée, on va diviser par plus de dix la consommation énergétique. On voit bien qu’il existe des solutions pour faire face aux problèmes de l’environnement"", s’est récemment félicité l’animateur écologiste Nicolas Hulot lors d’une visite à Poitiers. Outre ce ""lycée Kyoto"", la région Poitou-Charentes a notamment décidé de mettre en circulation début 2007 des trains express régionaux utilisant du bio-carburant.

Développement durable : présentation du plan Climat et de la charte flex-fioul par le gouvernement Villepin

Dominique de Villepin a présidé, le 13 novembre 2006, un comité interministériel sur le développement durable. La Stratégie nationale de développement durable est mise en cohérence avec la stratégie européenne et contient des mesures regroupées en dix plans d’action. Le plan Climat est renforcé. Il prévoit une réduction de 10 % des émissions françaises de CO2 à l’horizon 2010. La France est le premier pays à mettre en cohérence sa stratégie avec celle de l’Europe. En agissant ainsi, elle a reçu le soutien de plusieurs autres Etats membres, notamment sur la création d’une Organisation des Nations unies pour l’environnement (ONUE) et pour une ""fiscalité carbone"" aux frontières de l’Europe.

L’incitation par une fiscalité de l’environnement

Le Gouvernement souhaite d’abord réformer la fiscalité pour inciter à la protection de l’environnement. Une réforme qui sera inscrite dans un futur projet de loi de finances rectificative. Première des incitations : bâtir en obéissant à certains critères de performance énergétique. Les collectivités locales pourront exonérer de taxe foncière, à hauteur de 50 %, les constructions ainsi conçues. L’incitation consistera également à soutenir fiscalement toute la filière ""flex-fioul"". Ce soutien concernera tant la construction de véhicules que les installations de distribution. Aujourd’hui, une énergie comme le charbon est exempt de toute taxation spécifique, alors qu’il figure parmi les plus polluantes. Le Gouvernement s’apprête donc à instaurer une taxe sur sa consommation. Une vision positive et ""désirable"" du développement durable Les citoyens doivent intégrer et accepter la modification de leurs comportements. Afin d’y parvenir, le Gouvernement agit pour une stratégie englobant l’éducation, la recherche ou encore l’agriculture. Les nouvelles mesures engagent tous les champs des politiques publiques. C’est ce que vise, par exemple, l’éducation à l’environnement pour un développement durable (EEDD), dans le cadre d’un programme des Nations unies piloté par l’Unesco. En France, les nouveaux programmes d’enseignement, qui prennent effet pour l’année scolaire 2006-2007, comporteront tous des éléments relatifs au développement durable. Par ailleurs, l’agriculture biologique connaît, en France, une hausse de production de 10 à 16 %. Pour aller plus loin, le Gouvernement prévoit, notamment, de proposer aux collectivités locales d’exonérer totalement l’agriculture biologique, pendant cinq ans, de la taxe foncière sur les propriétés non bâties. L’Agence BIO, elle, est reconduite pour cinq ans supplémentaires.

Plan Climat 2004-2012 : priorité aux bâtiments et aux transports

A l’occasion du comité interministériel, le Gouvernement a validé le plan Climat pour une période allant jusqu’en 2012. Ainsi, dès 2007, les réhabilitations importantes dans les bâtiments de plus de 1 000 m2 devront respecter une performance énergétique minimale. Côté transports, le Gouvernement accélère le développement des biocarburants. Le comité interministériel a ainsi été l’occasion pour l’Etat de signer, avec des partenaires sociaux et des entreprises, la charte pour le développement de la filière superethanol E 85. Le superéthanol E85 est un carburant composé d’un maximum de 85 % d’éthanol d’origine agricole et de supercarburant sans plomb pour la partie restante. Ce carburant doit contribuer à réduire la dépendance énergétique de l’Hexagone et diversifier ses approvisionnements. La charte part aussi du principe qu’il permettra aux consommateurs de réduire fortement leur exposition au risque de hausse du prix du pétrole.

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