L’isolation par l’extérieur peut être une hérésie sur les bâtiments antérieurs à 1950 alerte l’association MPF. Des millions de maisons ancinnes sont concernés par le projet de loi relatif à la transition énergétique pour une croissance verte. Elle prévoit que des travaux d’isolation de façades seront obligatoires lors du ravalement de celles-ci. L’isolation par l’extérieur des murs en pierre, terre ou bois est délicate et souvent contestable car elle tient rarement compte des études scientifiques de la dernière décennie, commanditées par les pouvoirs publics, avec la participation de Maisons Paysannes de France***. L’Ordre des Architectes abonde dans le même sens. Explications sur ce sujet qui pourrait trouver une issue lors des derniers arbitrages du projet de loi.

L’ordre des Architectes demande la suppression des articles qui imposent l’isolation par l’extérieur des façades et des toitures et propose la mise en place d’un diagnostic global préalable à toute rénovation importante. L’idée qu’une isolation extérieure de tous les bâtiments anciens permettrait de conserver l’inertie des murs (sans mordre sur la surface habitable) a émergé à une époque où la seule pratique était l’isolation intérieure conventionnelle (polystyrène, laine minérale) qui privait en effet l’habitation d’une bonne partie des formidables qualités d’inertie inhérentes aux murs anciens.

Or, des études scientifiques et de nombreuses publications ont confirmé les qualités hygro-thermiques intrinsèques des murs anciens et démontré les risques des isolations habituelles pour l’état sanitaire et la pérennité des bâtiments (étude Hygroba sur la pierre, la brique, le pisé et le colombage/torchis).
Ces études ont montré l’intérêt de supprimer l’effet de paroi froide par une correction thermique intérieure de faible épaisseur : enduits chaux-chanvre, enduits allégés composés de terre et végétaux ou solution traditionnelle de recouvrement par du bois (panneautage ou lambris). Ces solutions corrigent sans supprimer les qualités existantes.

Une distinction doit être clairement établie entre le bâti ancien en pierre, terre ou bois d’avant 1950 et les bâtiments énergivores en parpaings de ciment de l’après-guerre.

Maisons Paysannes de France invite à la vigileance contre ces tentatives de réglementation voulant imposer au bâti ancien des solutions onéreuses, incompatibles avec les matériaux de construction naturels, compromettantes pour la santé des bâtiments traditionnels, et qui priveraient les cités et les villages de qualités architecturales que les touristes du monde entier viennent admirer !

*** Maisons Paysannes de France: En savoir plus sur les études d’économies d’énergie dans le bâti ancien.
Téléchargez les fiches Amélioration THErmique du Bâti ancien (ATHEBA):
http://www.maisons-paysannes.org/restaurer-et-construire/fiches-conseils/amelioration-thermique-bati-ancien/

http://www.maisons-paysannes.org/librairie/la-revue/

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