La publication (mai 2011) du résumé à l’intention des décideurs du nouveau rapport spécial sur les énergies renouvelables du Giec vient de paraître avec des résultats fortement en faveur des EnR. La publication du rapport complet est prévue en novembre 2011. Ce résumé à l’intention des décideurs intitulé « Rapport spécial sur les énergies renouvelables » du Giec (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) a été publié le 9 mai 2011.

C’était un rapport très attendu car il offre une synthèse des recherches scientifiques menées depuis de nombreuses années sur les énergies renouvelables et l’évaluation des politiques publiques qui y sont liées. D’après les scientifiques du Giec, les énergies renouvelables pourraient satisfaire 80 % de la consommation mondiale d’énergie dès 2050, soit une réduction d’1/4 des émissions de gaz à effet de serre. Les scientifiques affirment également que « le potentiel technique des énergies renouvelables dépasse la demande actuelle ».

Aujourd’hui, les énergies renouvelables couvrent 12,9% des besoins énergétiques mondiaux, si l’on inclut le bois de chauffe. D’après l’économiste Ramon Pichs qui a co-présidé le groupe de travail du Giec sur ce rapport, « ce n’est pas tant la disponibilité des ressources que les politiques publiques qui permettront ou non de développer les énergies renouvelables ». Le rapport évalue le potentiel, le coût, les tendances du marché et les innovations de six sources d’énergie renouvelable : les bioénergies/la biomasse, le solaire, la géothermie, l’éolien, l’énergie marine.

Il évalue les investissements nécessaires à entre 951 milliards et 3 565 milliards d’euros d’ici à 2020, un coût qui reste inférieur à 1% du PIB mondial. D’après le Giec, les énergies renouvelables sont donc abordables et ont un fort potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Leur déploiement à grande échelle est possible, et réduirait le coût de la lutte contre le changement climatique. Encore faut-il que les politiques publiques nécessaires soient mises en place.

Comme tous les rapports du Giec, celui-ci ne fait aucune préconisation. Il ne dit pas quelle technologie subventionner. C’est une question très sensible, sur laquelle les tensions se sont cristallisées. Certains pays, comme les pays du Golfe producteurs de pétrole, ont insisté pour que certaines énergies (par exemple le nucléaire et les techniques de captage et de stockage (CCS) de CO2) aient leur place dans les stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Célia Gautier, 11 mai 2011 pour le Riaed

Le rapport du GIEC de 25 pages:
http://www.ipcc.ch/news_and_events/docs/ipcc33/SRREN_FD_SPM_final.pdf