Le choix de la BBC de nommer un panda parmi « les femmes de 2011 » ne va-t-elle pas ridiculiser la vénérable entreprise des média Britannique ? Ce choix provoquait déjà jeudi sur internet une avalanche de commentaires choqués et sarcastiques. D’autant plus qu’à partir du 1er janvier, c’est le Danemark qui prend les commandes de l’Union Européenne avec à sa tête, la sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt dont le beau-père n’est autre que l’ancien chef des travaillistes Britanniques !!! Elle s’est imposée dans son pays en réunissant l’ensemble de la gauche derrière elle. Par son sens de la concertation, les Européens attendent d’elle bien des ambitions ?

(Photo Sipa: Chef du gouvernement depuis octobre 2011, Helle Thorning-Schmidt est la première femme à diriger le Danemark)

L’élégante sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt, fraîchement arrivée à la tête du gouvernement danois après avoir réussi à rassembler la gauche, va-telle mettre à profit ses talents de chef et de négociatrice pour faire avancer l’Europe ? A compter du 1er janvier, son pays prend la présidence tournante d’une Union en pleine crise. Et cette grande blonde de 45 ans, aux traits fins et aux yeux bleus perçants, compte bien en profiter pour ne pas laisser Nicolas Sarkozy et Angela Merkel décider seuls.

A en croire la presse de son pays, la première femme à prendre les commandes du Danemark n’est en effet pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Elle est « mince comme un lévrier », elle est « solide comme un fil de soie » explique par exemple le quotidien danois Politiken. En 2005, son charisme a séduit les militants sociaux-démocrates. Alors qu’elle n’avait que 38 ans, ils l’ont élue présidente du parti qui, après avoir dominé la scène politique danoise au XXe siècle, avait plongé dans le chaos suite à sa déroute aux législatives.
Helle Thorning-Schmidt siégeait au Parlement danois depuis quelques mois seulement, après avoir longtemps centré sa carrière sur l’Europe. Diplômée d’un master d’études européennes à l’université de Copenhague, elle avait travaillé comme consultante sur les questions européennes pour le principal syndicat danois LO avant d’être élue députée européenne de 1999 à 2004.

La volonté de créer des emplois en misant sur les énergies renouvelables

Le Danemark devra aussi arbitrer les désaccords, traditionnellement nombreux, lors des négociations à venir sur le budget pluri-annuel de l’UE pour 2014-2020. Ces négociations n’effraient pas Helle Thorning-Schmidt, qui a affirmé que la concertation était « une spécialité danoise ». Sa présidence devrait aussi se distinguer par la volonté de créer des emplois et de la croissance en investissant dans les énergies renouvelables. »Une partie de la réponse à la crise consiste à garantir l’investissement dans l’efficacité énergétique et la croissance verte. Chaque euro dépensé dans l’efficacité énergétique assurera des emplois européens. Chaque euro dépensé dans l’importation de pétrole sortira de l’Europe » a affirmé le ministre du Climat, de l’énergie et de la construction Martin Lidegaard.

Copenhague tâchera aussi d’ouvrir de nouvelles opportunités commerciales pour les entreprises européennes en négociant des accords avec le Japon, le Canada, l’Inde et la Tunisie. Pour le reste, le programme danois poursuit essentiellement celui de son prédécesseur polonais, comme une meilleure intégration du marché unique, qui doit passer par le développement des infrastructures de transport européennes et la création d’un marché unique digital. Le maintien des efforts pour améliorer le contrôle des frontières de l’UE et maîtriser l’immigration sera aussi une priorité.

Une carrière Européenne.

En se mariant avec le britannique Stephen Kinnock, rencontré lors d’un séjour au Collège d’Europe à Bruges en 1993, elle est devenue la belle-fille de l’ancien leader travailliste Neil Kinnock, membre de la Commission Européenne de 1995 à 2004. Elle a su « panser les blessures remontant au début des années 1990 », selon le politologue Rune Subager, de l’Université d’Aarhus, et reconstruire une unité dans le parti grâce à des qualités de chef autoritaire mais sachant travailler en équipe.Rompant avec ce qui a été perçu comme le laxisme des sociaux-démocrates, elle a prôné « une politique d’immigration ferme mais humaine » alors que où le gouvernement de droite durcissait les règles sous la pression de la formation populiste du Parti du peuple danois. Cela n’a pas suffit à forcer la victoire aux législatives anticipées de 2007. Pour convaincre, Helle Thorning-Schmidt a dû surmonter son image de grande bourgeoise. Ses tenues vestimentaires impeccables et son goût pour les sacs à main de marque lui avaient valu d’être surnommée « Gucci-Helle » par ses détracteurs. Et bien qu’elle se targue d’avoir grandi dans une banlieue lointaine et populaire de Copenhague, « la fille d’Ishoj » vit depuis longtemps dans l’un des quartiers les plus huppés de la capitale. En tant que chef de l’opposition elle a joué la carte de la franchise avec des réponses directes, forçant le respect de l’opinion publique.

« On ne peut pas tous être habillé comme des pouilleux »

Lors d’un meeting où un militant lui demandait comment on pouvait être proche des travailleurs en étant habillée en Gucci, elle a ainsi répondu: « On ne peut pas tous être habillés comme des pouilleux ». Helle Thorning-Schmidt a fini par remporter les législatives de septembre 2011 grâce à une négociation de longue haleine pour fédérer dans son sillage les divers partis du « bloc rouge ».

Mais son gouvernement de centre gauche, composé de trois partis, n’a pas la majorité absolue au Parlement et doit compter sur le vote des Rouges-Verts d’extrême-gauche. Elle a donc dû composer et « rompre ses promesses de campagnes », d’après les médias danois. En prenant la présidence de l’UE, ce royaume de 5,6 millions d’habitants va tenter de défendre le point de vue de ceux qui, comme lui, ont chois de conserver leur monnaie nationale. « Je comprends parfaitement que les 17 Etats membres de la zone euro aient besoin de prendre certaines décisions entre eux » a admis le Premier ministre danois Helle Thorning-Schmidt. Mais, c’est pour ajouter, dans la foulée, qu’il est dans l’intérêt du duo franco-allemand « de garder les 27 ensemble » et de consulter tous les Etats membres « dès lors que ces décisions les concernent » car, « en ces temps de crise, nous devons croire en nos institutions ».

Eviter que le fossé se creuse entre les 17 et les 27

Suite au rejet du traité de Maastricht par référendum en 1992, Copenhague a signé en 1993 un traité allégé posant quatre réserves qui excluent sa participation dans des domaines clés tels que la Défense ou la monnaie unique. Ces réserves « seront bien sûr pleinement respectées », a assuré le ministre danois des Affaires européennes Nicolai Wammen. Mais, a-t-il insisté, « nous allons aussi présider les réunions sur ces problèmes. »

Helle Thorning-Schmidt assure d’ailleurs que Copenhague s’efforcera « d’être un pont entre les 17 et les 27 » afin d’empêcher que ne se creuse le fossé entre la zone euro et les autres pays membres de l’Union. Cette tâche s’annonce d’autant plus ardue que l’autorité de la présidence tournante décline depuis que le traité de Lisbonne a créé un président permanent du Conseil Européen et que la Grande-Bretagne a quitté la table des négociations le 9 décembre, accentuant la menace d’un éclatement de l’Europe.

Domoclick.com avec l’AFP

Les 27 Pays de l’Union, 23 langues officielles:
http://europa.eu/about-eu/countries/index_fr.htm

Liens utiles pour les entreprises
http://europa.eu/quick-links/businesses/index_fr.htm

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Jérome Robert
Ex concepteur-redacteur multimedia, Jerome ROBERT est co-fondateur du site Domoclick.com créé en 2000 à Albi (81000 FRANCE) sur l'innovation et la communication dans l'habitat. Il a co-écrit avec Laurent FABAS (ingénieur thermicien) le "Guide de la maison économe, la solution écologique" (Eyrolles pratique 2008) !