Alors que les quotidiens nationaux et les hebdos étaient absents des kiosques ce jeudi matin dans 19 grandes villes de province, en raison d’une grève dans une partie des dépôts de presse pour protester contre le plan social à venir chez Presstalis, les éditeurs offrent, pour certains, leur éditions numériques à télécharger sur tablette et smartphone. Voilà plus de 15 ans que la distribution de la presse en France n’est pas adapté à la demande que le kiosquier, en contact avec les clients-lecteurs connaissent pourtant bien. Le diktat de Presstalis pourrait faire sombrer l’entreprise plus vite que prévu avec le succès de la lecture numérique sur tablette. Un succès intergénarationnel et mondial. Domoclick.com raconte avec l’AFP comment est né la première tablette tactile africaine fin janvier.

V Mankou et sa tablette made in Congo. Photo de TVM: www.thiesvision.com/

C’est l’histoire d’un Congolais Vérone Mankou, 27 ans, qui a lancé à Brazzaville le premier smartphone made in Africa, en promettant un tarif « raisonnable ». Vérone Mankou a présenté Elikia (espoir, en lingala, langue nationale au Congo) dans en costume sombre, chemise clair, sans cravate… et sa création en main. Sur une pancarte promotionnelle, ce message: « Soyez différent, premier smartphone africain, conçu avec nos valeurs ». « C’est un smartphone que nous avons-nous-mêmes conçu ici au Congo. En Afrique, il n’y a aucune entreprise qui l’a fait avant nous », a affirmé Vérone Mankou, précisant que le smartphone est assemblé en Chine, « où les prix sont très abordables ».

Le smartphone dispose d’un écran tactile de 3,5 pouces, siglé des lettres VMK (Vumuka, réveillez-vous en kituba, deuxième langue nationale) -sa société créée en 2009 et spécialisée dans les technologies mobiles. C’est elle, avec ses 380.000 euros de capital, qui a déboursé 90.000 euros pour développer Elikia.
Elikia dispose d’une mémoire RAM de 512 M0, d’un processeur de 650 Mhz, d’une mémoire interne de 256 M0 -extensible jusqu’à 32 Go- et d’un appareil photo d’une capacité de 5 mégapixels. Il possède par ailleurs un gyroscope, une géolocalisation GPS et une connectivité sans limite par son wifi et Bluetooth;

Le smartphone existe en couleurs blanc, rose et noire, des applications bien connues sont disponibles (Facebook, Twitter, YouTube…). De même que d’autres développées par VMK, qui propose également des jeux. Elikia sera commercialisé par trois grandes compagnies privées de téléphonie mobile basées au Congo. Il coûtera 85.000 Fcfa (près de 130 euros). Actuellement, à Brazzaville, le prix d’un Blackberry avec toutes ces applications varie entre 150.000 FCFA (228 euros) et 300.000 Fcfa (450 euros).

Vérone Mankou, également conseiller aux nouvelles technologies de la communication au ministère de tutelle, a décroché un baccalauréat et un Brevet de technicien supérieur (BTS) en maintenance et réseaux à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo. Célibataire et père d’un enfant, il se décrit comme un homme simple: « Un grand fan de poulet. Le riz, c’est ma passion! J’ai toujours détesté les costumes jusqu’à ce qu’on m’oblige au ministère à en porter. Du coup, je mixe un peu, mais je suis plus du style chemise-jeans… Classique ! »

Le prix d’Elikia est « raisonnable pour donner accès à tout le monde aux nouvelles technologies. Je compte écouler 50.000 smartphones en une année, dont 10.000 d’ici la fin de 2012 », a indiqué M. Mankou à l’AFP. Le modèle doit être vendu en France et en Côte d’Ivoire dès la deuxième quinzaine d’octobre.

Fin janvier, Vérone Mankou avait lancé la première tablette tactile africaine, baptisée Way-C (lumière des étoiles, dans un dialecte du nord-Congo). Le financement du projet, né en 2006, pesait près de 122.000 euros, essentiellement apportés par VMK. Son prix de lancement: 150.000 FCFA (228 euros). « Acceptable et relativement bas par rapport à la technologie utilisée », expliquait l’inventeur à l’époque. Mais il a revu à la baisse le tarif, passé à 100.000 FCFA (152 euros). « Nous voulons que tout le monde ait la facilité de s’en procurer », commente-t-il.

Il assure en même temps, sans fournir des chiffres, que la tablette « s’est bien vendue jusque-là ». Way-C devait être commercialisée dans dix pays d’Afrique de l’ouest, en Belgique, France et en Inde à compter du 15 février dernier mais, selon Vérone, l’exportation concernait pour l’heure la France et le Gabon.
Les prochains défis de Vérone Mankou? Entre autres, créer un ordinateur à 100 dollars, une tablette double écran éducative…

Domoclick.com avec l’AFP