Les chutes des valeurs boursières de la semaine dernière auraient-elles excité l’appétit de Google ? Ce serait mal connaître l’état-major autour de Larry PAGE, son PDG et co-fondateur qui investiguait depuis l’échec récent du rachat du portefeuille de Nortel par Apple. Saisissant rebond de Google face à la montée en puissance de la place de l’iPhone d’Apple dans le monde. Le géant Américain de l’internet (qui pèse moins qu’Apple en capitalisation boursière) achète Motorola Mobility et ses …17000 brevets pour 12,5 milliards de dollars.Google cherche ainsi à donner un élan supplémentaire et à consolider son système d’exploitation Android en rachetant le fabricant de téléphones portables Motorola Mobility dont une des usines à Toulouse pourrait bien profiter. Apple a créé sa marque autour du hardware, Google est en train de le rejoindre dans ce méga-achat en investissant désormais dans la convergence entre contenus et le hard-ware de la téléphonie mobile. 15 et 16 Aout 2011, une date-clé qui entre dans l’histoire du business numérique et bouleverse l’échiquier du marché des télécoms qui devrait laisser espérer des smartphones moins cher pour tout le monde !
Cet achat, la plus grosse acquisition jamais réalisée par Google, marque l’arrivée du groupe de Mountain View (Californie) dans le monde du « hardware » (matériel), une révolution alors qu’il s’était jusqu’ici cantonné au seul domaine du « software » (logiciels et services). Il lui permet surtout de mettre la main sur les quelque 17.000 brevets possédés par l’équipementier, ainsi que ses 7.500 autres en attente, et de protéger un peu plus son système d’exploitation contre ses rivaux, notamment Apple et Microsoft.
Mais il va probablement avoir un impact important sur les autres fabricants de téléphones portables qui utilisent Android, comme le taïwanais HTC ou le sud-coréen Samsung.
Google propose 40 dollars par action de sa cible, ce qui représente pour les actionnaires de Motorola Mobility une prime de 63% sur le cours de clôture de leur titre de vendredi. Par conséquent, le titre Motorola s’est envolé à la Bourse de New York de 55,78% à 38,12 dollars, tandis que Google cédait 1,16% à 557,23 dollars. »L’acquisition de Motorola Mobility, un partenaire dévoué d’Android, va permettre à Google de « booster » l’écosystème d’Android et va intensifier la concurrence dans l’informatique mobile », s’est réjoui le groupe américain.
Elle va aussi permettre à Google « de mieux protéger Android contre les menaces anti-concurrentielles de Microsoft, Apple et d’autres compagnies, « a souligné le PDG du groupe internet Larry Page, lors d’une téléconférence. Google a récemment dénoncé une « campagne hostile » contre le système d’exploitation menée par Microsoft, Oracle, Apple et d’autres, « par le biais de brevets bidons », et cherche donc à étoffer son propre portefeuille de brevets.Début juillet il n’était pas parvenu à racheter ceux de l’équipementier canadien en télécoms Nortel, en faillite, coiffé au poteau par un consortium comprenant Apple et Microsoft. Mais mi-juillet il a racheté plus de 1.000 brevets à la société informatique IBM.
L’acquisition de Motorola Mobility, que le groupe espère finaliser fin 2011 ou début 2012, doit encore être approuvée par les autorités américaines, européennes et dans d’autres pays, a indiqué le responsable juridique de Google, David Drummond. Mais il se dit « confiant » sur leur feu vert.
Google a assuré qu’Android resterait disponible à tous les fabricants de téléphones. « Android est encore ouvert », a insisté le PDG Larry Page.Ce système d’exploitation a déjà le vent en poupe, puisqu’il équipait 43% des 107,7 millions de « smartphones » vendus au deuxième trimestre dans le monde, selon le cabinet Gartner. Même si Google s’en défend, cet accord peut toutefois modifier le secteur des équipementiers de télécoms. La protection supplémentaire apportée aux brevets d’Android « est probablement la seule bonne nouvelle » pour les partenaires de Google, a souligné auprès de l’AFP l’analyste Michael Gartenberg, de Gartner.
« On passe soudainement d’un secteur où Android aplanissait les différences » entre les différents équipementiers utilisant le système d’expoitation à un système où « ils sont tous en concurrence les uns avec les autres mais aussi avec Google », a-t-il noté. Avec cet achat, « on peut se demander si (Google) va garder la marque Motorola ou si on va commencer à voir des téléphones Google », a-t-il remarqué.
Domoclick.com et l’AFP