Le 13 septembre , cet Observatoire a fêté ses 10 ANS. Missionné par les Pouvoirs Publics, l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur a pour enjeu de mieux connaître la pollution intérieure et ses origines, notamment grâce à des campagnes de mesures. Un travail indispensable pour apporter des solutions adaptées à la prévention et au contrôle de cette pollution, en sensibilisant les professionnels mais aussi le grand public. La brochure nous dit tout sur les précautions au quotidien.

L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur a organisé pour son 10ème anniversaire une conférence exceptionnelle à Paris au Muséum national d’Histoire naturelle. Durant l’après-midi du 13 septembre, les acteurs impliqués reviendront sur 10 années de recherche et de progrès et témoigneront des enjeux et orientations futures. Mieux connaître et comprendre les environnements intérieurs pour prévenir et améliorer la qualité de l’air intérieur représente la mission de ce vaste programme de recherche sans équivalent, qu’est l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur.

Afin de faire partager ses travaux, l’Observatoire a rassemblé personnalités et acteurs de la communauté scientifique qui ont décrypté 10 ans de recherche et de progrès avec leurs témoignages et leurs visions des enjeux et orientations à venir en matière de qualité d’air intérieur en France et dans le monde.

ETAT DE LA VENTILATION DANS LES LOGEMENTS FRANÇAIS EN 2008

Après la publication en novembre 2006, de l’état de la pollution dans les logements, l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) présente aujourd’hui un état des situations d’aération dans le parc de logements français. La part la plus ancienne du parc de logements, non soumise aux exigences réglementaires instaurant le principe de la ventilation générale et permanente (Arrêtés de 1969, 1982), représente encore la moitié des constructions. Les logements plus récents montrent une meilleure maîtrise des conditions d’aération grâce aux systèmes mécanisés mais ceux-ci accusent fréquemment des dysfonctionnements qui limitent fortement leur fiabilité. Le comportement des occupants apparaît comme jouant un rôle déterminant dans l’aération des logements au travers de stratégies spontanées d’ouverture des fenêtres et des portes y compris en période de chauffage.

Fin 2006, l’OQAI présentait les résultats de la première campagne nationale sur la qualité de l’air dans les logements en France avec un état de la qualité de l’air ciblé sur une trentaine de polluants chimiques, physiques et microbiologiques. Première référence disponible sur la pollution dans le parc de logements français, ces résultats ont montré qu’il existe une spécificité de la pollution à l’intérieur des logements par rapport à l’extérieur qui s’exprime en particulier par la présence de certaines substances non observées à l’extérieur ou par des concentrations nettement plus importantes à l’intérieur. Les polluants visés sont présents à des niveaux quantifiables dans la majorité des logements du parc, la répartition de la pollution chimique organique n’est cependant pas homogène dans le parc avec, selon le polluant, de 5 à 30% des logements présentant des valeurs nettement plus élevées que les concentrations trouvées en moyenne dans le parc.
Ces situations de pollution sont la résultante de la présence de multiples sources de pollution dans ces lieux de vie (matériaux, équipements, mobiliers, produits ménagers, activités humaine, environnement extérieur, etc.) et des conditions d’aération des logements.

C’est sur ce dernier facteur que s’est penché l’OQAI au travers des données collectées sur l’échantillon de 567 logements représentatif des 24 millions de résidences principales en France continentale métropolitaine pour constituer, à l’échelle nationale, un état descriptif le plus complet possible de la ventilation dans les logements :
Des exigences de ventilation qui ont évolué au cours du temps; La moitié du parc de logements a été construite avant 1967, donc avant les règlementations sur l’aération des logements instaurant le principe de la ventilation générale et permanente (arrêtés de 1969, 1982).

_La ventilation mécanique contrôlée (VMC) et la ventilation naturelle (Vnat) équipent près de 70% des logements à elles deux, la VMC double flux ne représentant que 1.1% du parc.
_La ventilation naturelle équipe des logements anciens et/ou réhabilités. En effet, depuis 1990 la ventilation naturelle a quasiment disparu des constructions neuves de logements. Elle est présente dans 41% des logements collectifs alors qu’elle n’équipe que 29% des logements individuels.
La VMC est répartie de manière homogène entre les logements individuels 35.7% et collectifs 34%. Environ 8% des logements du parc sont construits avant 1968 et ont été réhabilités en installant une VMC ce qui représente 15% des logements construits avant 1968.

Environ 20% des logements construits après 1975 ne sont pas conformes aux réglementations en vigueur de 1969 et de 1982 (équipés en ventilation partielle (moteurs de ventilateurs dans quelques pièces) ou sans aucun système).
Des situations de confinement variées dans les chambres du logement
Pour approcher indirectement les conditions d’aération dans les chambres (partie du logement où le temps passé est le plus important en moyenne) les niveaux de dioxyde de carbone ont été enregistrés. Le CO2 est libéré par la respiration des occupants et sa concentration dans l’air est le reflet du confinement.
Les chambres montrent des niveaux variables avec moins de 40% des logements présentant des niveaux supérieurs à 1500 ppm de CO2.

Sur cette base, l’estimation d’un débit de renouvellement d’air équivalent nocturne dans la chambre (toutes situations confondues en termes d’ouverture de porte et de fenêtre) montre des valeurs proches des exigences réglementaires de 18 m3/h à l’échelle du parc. Ce même débit est de 10 m3/h dans les situations où les portes ou les fenêtres sont fermées.

Après 1982, la distribution des débits de renouvellement d’air équivalent nocturne est plus homogène, montrant un meilleur contrôle de la ventilation. Ces situations sont également associées à des débits de renouvellement les plus faibles, en lien avec les exigences plus contraignantes de la réglementation.
A l’échelle du parc, les différents systèmes de ventilation amènent à des débits de renouvellement d’air équivalent identiques (y compris en tenant compte de la seule période de chauffe).

Le rôle important de l’occupant dans l’aération des logements

L’ouverture des fenêtres, quasi systématique hors période de chauffe (94% des occupants déclarent ouvrir leur fenêtre plus d’une demi heure par jour), sont également importantes en période de chauffe (49%).L’ouverture de la porte et/ou de la fenêtre en chambre la nuit améliore le débit de renouvellement d’air équivalent nocturne, l’ouverture de la porte n’ayant pas d’impact significativement différent de l’ouverture de fenêtre.Les stratégies de gestion par les individus de l’ouverture de la porte et des fenêtres ne sont pas différentes d’un système de ventilation à l’autre.

La VMC, un système plus contrôlé mais qui doit gagner en fiabilité
Dans les logements équipés de ventilation mécanique contrôlée, les débits d’air extraits mesurés présentent une grande dispersion d’un logement à l’autre. Pour les logements de 4 pièces par exemple, les valeurs mesurées de débit total minimal – somme des débits minimaux des bouches des pièces de service – vont de 8 à 269 m3/h, avec une moyenne de 85 m3/h et un écart type de 51 m3/h).
La comparaison des débits d’air extraits mesurés dans les logements avec les valeurs règlementaires1, montre que 56% des 104 logements2 mesurés ont un débit total minimal non
-Les valeurs des débits des logements construits à partir de 1982 ont été comparées aux valeurs règlementaires de l’arrêté de mars 1982, les logements construits entre 1969 et 1982 ont leurs débits comparés aux exemples de solutions du CSTB de 1971. Le choix a été fait de comparer les débits des logements construits avant 1969 aux valeurs de l’arrêté de 1982 dans l’hypothèse où Atelier OQAI 16 juin 2008 – Etat de la ventilation dans les logements français

-règlementaire. On constate que le débit réduit règlementaire en cuisine n’est pas atteint dans 46% des cas. Les débits de pointe mesurés en cuisine respectent rarement les niveaux règlementaires (84% de cas mesurés non conformes). De même pour les débits mesurés en salles de bain et en WC (63,5% et 62% de cas mesurés non conformes respectivement).

Parmi les logements dont le débit total minimal mesuré est inférieur au débit règlementaire, on ne note pas de différence significative entre l’habitat individuel et l’habitat collectif. En revanche les logements construits entre 1969 et 1982 présentant un taux de non conformité plus important que les autres (logements construits à partir de 1982 ainsi que logements anciens réhabilités en VMC) en termes de débit total minimal d’air extrait mesuré.

Un équilibre à trouver entre qualité d’air et économie d’énergie

Ce premier constat sur les situations d’aération dans les logements va être complété par l’analyse des relations entre les situations de ventilation et la qualité de l’air observée afin d’identifier les situations les plus protectrices en terme d’aération. Les premiers éléments disponibles montrent cependant que la ventilation ne pourra subvenir à elle seule à l’élimination des nombreux polluants observés dans les logements et qu’un effort primordial doit être fait en amont, par la diminution des émissions à la source ou en traitant les contaminations de l’air (filtration, épuration).

Au cœur des objectifs énergétiques visés dans les bâtiments neufs et existants, la gestion de l’air doit réussir le double challenge de préserver la qualité de l’air tout en économisant l’énergie. L’amélioration de l’isolation et de l’étanchéité de l’enveloppe des bâtiments et la réduction de l’énergie consacrée au renouvellement de l’air doit ainsi s’opérer en tenant compte de critères de qualité d’air acceptables.

la réhabilitation avait pour but de tendre vers ces valeurs règlementaires, de plus moins restrictives que celles des exemples de solution de 1971.
2 Attention, 23 de ces 104 logements sont des logements réhabilités en VMC (construits avant 1969) pour lesquels aucune règlementation en vigueur n’existait. On pourrait donc ne pas considérer ces logements lors de l’analyse des ratios du débit total minimal, dans ce cas 58% des 81 logements mesurés ont un débit total minimal non conforme au regard de leur règlementation en vigueur.
Atelier OQAI 16 juin 2008 – Etat de la ventilation dans les logements français
L’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) est placé sous la tutelle des Ministères en charge de la Construction, de la Santé, de l’Ecologie avec le concours du CSTB (opérateur technique), de l’ADEME, de l’AFSSET et de l’ANAH. Il produit et rassemble des connaissances sur les polluants présents dans les atmosphères intérieures des différents lieux de vie (logements, écoles, bureaux, lieux de loisirs…) dans le but de fournir aux gestionnaires de risques les éléments directement utiles à l’élaboration de politiques publiques permettant de prévenir ou limiter les risques liés à la pollution de l’air dans les espaces clos. Ses résultats sont également mis à disposition du public et des professionnels concernés pour aider à une meilleure compréhension de cette problématique et aider, par l’implication de tous, à l’amélioration la qualité de l’air intérieur

Source:
www.air-interieur.org
http://www.oqai.fr/ObsAirInt.aspx

Brochure, L’AIR INTERIEUR, les bons gestes pour un bon air intérieur : 10 pages:
http://www.oqai.fr/userdata/documents/Document_135.pdf