Dans un communiqué publié le 20 aout, la directrice de l’Agence Internationale de l’Energie (IEA), Mme Maria van der Hoeven prenait les devants face à la montée en puissance anti-gaz de schiste en Europe, particulièrement en France où le débat sur l’environnement et l’énergie s’ouvre aujourd’hui à Paris, le siège de l’organisation. Elle invite chacun à faire preuve de responsabilité et met en garde les gouvernants , les industriels et le public sur le gaz de schiste (gaz non-conventionnel***). Traduction de Colin Morley pour Domoclick.com

Mme Maria van der Hoeven , Executive Director de l' IEA depuis le 1er Septembre 2011, ex Ministre de l'économie des Pay-Bas (2007-2010

L’exploitation et l’utilisation du gaz et du pétrole « light-tight » (LTO) venant des sources non conventionnelles a pris une importance considérable, selon la directrice de l’Agence Internationale d’Énergie (IEA).
Prenant la parole au Baker Institute, Houston le 17 aout, Maria Van der Hoeven (présidente de l’ IEA) a décrit la hausse de l’extraction du gaz non conventionnel, tel que le gaz retenu en profondeur par des rochers imperméables (charbon, grès, schiste …) comme une révolution énergétique. Il y a 25 ans, l’extraction de ces gaz était néant. En 2010 le gaz de schiste a représenté 23% de la totalité de la production de gaz aux États Unis, selon l’Administration Énergétique des États Unis.

Elle a également signalé l’importance de la polémique qui entoure la LTO – pétrole brute qui se trouve emprisonné dans les formations géologiques peu perméables (p.ex schiste) dont la production devrait augmenter de plus d’un million de barils dans les cinq ans à venir.

Mais Mme van der Hoeven a averti que même si les réserves de ce gaz et du LTO sont d’un volume considérable, qu’il s’ agisse de réaliser leurs plein potentiel est toujours sujet à de graves incertitudes.

« Ces incertitudes existent car en plus des avantages potentiels de la sécurité économique et énergétique de la production de gaz non conventionnel et du LTO, il y a aussi des préoccupations légitimes du public au sujet de ses impacts environnementaux et sociaux » », a-t-elle dit. « Il s’agit notamment des implications pour les ressources en eau, l’utilisation des terrains et les perturbations des communes. »

Normalement le gaz non conventionnel s’extrait par le processus de fracturation hydraulique où de grands volumes d’eau (mélangé avec du sable et des produits chimiques) sont injectés dans le sol pour créer des fissures dans la roche. Cela permet de libérer le gaz emprisonné, qui peut alors s’écouler dans les puits créé par le forage pour son extraction. Le LTO suit un processus similaire.

Alors que le processus de fracturation hydraulique a existé depuis plusieurs années, l’ augmentation rapide des puits en Amérique du Nord, ainsi que l’augmentation des entreprises qui font le forage ont assuré que ces faits sont aujourd’hui sur la sellette, a déclaré Mme van der Hoeven.

« Il s’agit donc d’une bonne gouvernance, une bonne gestion et une bonne supervision » a-t-elle noté. « Il faut que l’industrie gagne la confiance du public en démontrant une performance exemplaire; et les gouvernements doivent veiller à ce que les politiques et les régimes de réglementation soient en place. »

Mme van der Hoeven a signé un dossier en mai 2012 dans lequel l’IEA énonce quelques « règles d’or » – des principes qui peuvent aider les gouvernements, l’industrie et d’autres acteurs en adressant les problèmes sociaux et environnementaux. Le directeur reconnait qu’il est difficile de trouver un équilibre.

« D’une part, nous devons éviter une réglementation excessive qui étouffe l’innovation et qui menace la viabilité de l’industrie. De l’autre côté nous devons être certain que les précautions et la réglementation sont effectives – et que nous n’oublions pas le mécanisme de supervision. Mais ce n’est pas tout – les élus ainsi que le public doivent être rassuré de l’efficacité de cette réglementation. Sinon, nous risquons une réaction violente contre les méthodes peu conventionnelles d’extraction – ainsi que des interdictions totales. »

Mme Maria van der Hoeven
Directrice de l’Agence Internationale de l’Energie:

http://www.iea.org

*** Vous avez dit gaz de schiste ? non ! gaz-non-conventionnel!

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