« Qui a peur de Google ? » c’est le marronnier de la presse mondiale , autrement dit la « une » la plus banale et sans doute la plus intéressante pour les éditeurs de magazine, partout sur la planète , y compris en Chine qui a développé ses propres moteurs de recherche internet sans avoir totalement évincé la marque multicolore de la grande muraille. Mais cette fois l’état-major de Google , désormais présidé par son co-fondateur, Larry Page, pourrait bien faire profil bas. Non seulement les critiques se déclarent à tous les niveaux de l’édition numérique mais cette fois la justice Américaine déploie une procédure (affaire DSK) qui pourrait obliger la « planète Google » à réviser ses méthodes. Non pas ses algorithme, salués par les internautes et autres geeks, mais ses méthodes contractuelles et ses conditions générales d’utilisation qui bordent ses territoires. Google dont le monopole était déjà attaqué par plusieurs marchés, y compris l’écosystème de l’édition papier est aujourd’hui dans le collimateur des autorités américaines de la concurrence. Un énorme dossier en vue avec des enjeux capitalistiques qui pèsent des milliards de dollard$. Explications pour situer le contexte d’un débat qui, selon nous, va faire des vaques (anti-surf) et ne va pas quitter l’actualité de l’été !

Le groupe internet américain Google a confirmé vendredi qu’il avait été prévenu par les autorités américaines de la concurrence de l’ouverture d’une enquête pour possible abus de position dominante, se disant prêt à y collaborer dans les mois à venir. « Nous reconnaissons que notre succès attire l’attention (des autorités). Hier (jeudi), nous avons été formellement informés par la Commission fédérale du commerce (FTC) qu’elle avait lancé une enquête sur nos activités », a indiqué l’un des dirigeants de Google, Amit Singhal, sur le blog du groupe. « Nous travaillerons avec (la FTC), comme nous l’avons fait avec d’autres administrations, dans les mois qui viennent pour répondre aux questions sur Google et nos services », a-t-il ajouté.

D’après le Wall Street Journal, les autorités américaines devraient notamment vérifier si Google, qui monopolise environ les deux tiers des recherches sur internet, abuse ou pas de cette position dominante pour diriger les internautes sur ses services au détriment des concurrents. Google fait déjà l’objet d’une enquête similaire des autorités européennes de la concurrence depuis novembre.
Pour l’analyste indépendant Rob Enderle, les enquêtes sur Google rappellent celles contre Microsoft dans les années 1990, car le groupe de Mountain View affronte la même perception: « la plupart des gens pensent déjà que Google est un monopole et que la concurrence est trop limitée ». « Il faut absolument que Google prenne cela au sérieux et essaie d’interrompre ce processus avant d’être forcé d’accepter une sanction en justice ou même un démantèlement », ajoute M. Enderle, pour qui l’enquête va se concentrer sur le contrôle des recettes publicitaires, via les régies de Google.

Google est « un faiseur de rois »: une société qui apparaît en bonne place lors d’une recherche sur le service de Google obtient des recettes publicitaires élevées, contrairement à une société qui n’apparaît qu’en deuxième ou troisième page, explique M. Enderle.
« Ce genre de contrôle rend tout le monde très nerveux », ajoute-t-il . Google, qui réalise environ 97% de son chiffre d’affaires dans la publicité, devrait monopoliser 75,9% des recettes publicitaires tirées de la recherche en ligne aux Etats-Unis cette année, selon le cabinet eMarketer. Concernant l’ensemble des recettes publicitaires sur internet aux Etats-Unis, Google devrait atteindre une part de marché de 40,8%, selon eMarketer, loin devant Yahoo! (11%) et Facebook (7%).

Le groupe de Mountain View s’est défendu jeudi, se disant guidé par l’intérêt des internautes, et protestant de la transparence de son fonctionnement. « En 13 ans, nous avons construit un modèle qui a changé la façon dont les gens trouvent des réponses, et a aidé des entreprises petites et grandes à créer des emplois et se connecter à de nouveaux clients », a souligné M. Singhal, se disant convaincu que les principes épousés par Google « résisteront à l’examen ». L’association CCIA (Computer & Communications Industry Association), prompte à dénoncer les tendances monopolistiques de géants comme Microsoft ou Intel, a volé au secours de Google, soulignant que « gros ne veut pas forcément dire mauvais ». « Nous nous inquiétons de voir que, de plus en plus, des accusations antitrust sont fabriquées et brandies comme une matraque par des sociétés espérant nuire au succès de concurrents », a dit le directeur général de la CCIA, Ed Black, semblant faire allusion à des groupes comme Microsoft qui a appartenu à plusieurs collectifs dénonçant Google. Le président de Google, Larry PAGE, déclarait le 22 mai 2010 dans une interview au quotidien Le Monde  » Nous devons restez modestes » . De la part du co-fondateur de la marque c’est déclaration sonne comme un avertisement. A suivre

Domoclick.com avec l’AFP

L’association CCIA (Computer & Communications Industry Association):
http://www.ccianet.org/index.asp