« Tous les clignotants sont au rouge » selon l’expression du glaciologue Jean Jouzel dans une interview à Sud-Ouest parue le 27 Novembre. Les températures, glaces en Arctique, vagues de chaleur…tous les indicateurs montrent « sans ambiguïté » que le réchauffement de la planète se poursuit, selon les relevés les plus récents présentés par l’Organisation météorologique mondiale (OMM).Les treize années les plus chaudes qu’a connues la planète sont toutes concentrées sur les quinze dernières années, a annoncé l’agence des Nations unies en marge des négociations climatiques à Durban (Afrique du Sud) qui se sont ouvertes, hier lundi 28 Novembre, pour deux semaines. Cette pression devrait peser sur les négociations internationales dont l’enjeu est à la fois de limiter le réchauffement climatique de 2°C d’ici 2015 / 2020 et , par conséquent, de diviser par deux ou trois les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans tous les pays industriels d’ici 2050. Un défi politico-économique qui laissent prévoir quatre scénarios que Domoclick.com présentera jusqu’au 10 décembre

La température moyenne de la dernière décennie (2002-11), « supérieure de 0,46 °C à la moyenne à long terme, » est la plus élevée jamais constatée, à égalité avec la décennie 2001-2010, selon ce rapport provisoire.Après une année 2010 record, l’année 2011 s’annonce certes plus fraîche mais tout de même la « dixième plus chaude à l’échelle du globe » depuis le début des relevés en 1850. Et « probablement » la plus chaude pour une année marquée par un fort épisode « La Nina », un phénomène cyclique qui s’accompagne de températures généralement plus fraîches, a-t-elle précisé.Autre marqueur: la banquise Arctique a connu sa deuxième plus faible étendue mais son plus faible volume jamais observé.

« Notre science est fiable et démontre sans ambiguïté que le climat mondial se réchauffe », a souligné le secrétaire général adjoint de l’OMM, Jeremiah Lengoasa en présentant ces derniers relevés au centre de conférences de Durban, où sont réunis depuis lundi 190 pays pour la conférence de l’ONU sur le climat.

Nombreux records nationaux battus

Une tendance que confirment aussi les premiers résultats d’un rapport sur la décennie 2001-2010 qui sera publié en mars 2012, a-t-il précisé.Sur un échantillon de 80 pays étudiés, « 95% des pays ont vécu leur décennie la plus chaude en 2001-2010 » et « des records nationaux ont été battus durant la décennie dans 40% des pays », a expliqué M. Lengoasa, indiquant que de « plus en plus de parties du monde font l’expérience de ces températures plus chaudes ».L’OMM avait annoncé le 21 novembre que les niveaux de concentration des principaux de gaz à effet de serre, à l’originie du réchauffement, ont franchi de nouveaux records en 2010 et que la concentration en CO2, le principal d’entre eux, s’était encore accéléré entre 2009 et 2010.

Quelque jours auparavant, les scientifiques du Giec, l’organe de référence sur le changement climatique, avaient estimé que la fréquence et l’intensité des événements météorologiques extrêmes (inondations, vagues de chaleur) devraient augmenter dans les décennies à venir en raison du réchauffement.Ce qui rend l’année 2011 particulière, a précisé l’OMM, ce n’est pas tant son niveau de température mais le fait qu’elle soit restée relativement chaude en dépit de l’influence d’un « puissant épisode La Nina qui s’est développé dans le Pacifique tropical au second semestre de 2010 et a persisté jusqu’en mai 2011 ».

Ce phénomène climatique, « l’un des plus intenses des 60 dernières années » selon l’OMM, a provoqué des sécheresses en Afrique de l’Est, dans les îles de la partie centrale du Pacifique équatorial et dans le sud des États-Unis et des inondations en Afrique australe, dans l’est de l’Australie en en Asie du Sud.
Il a fait particulièrement chaud en Russie avec des températures supérieures à 4°C à la moyenne à long terme dans certains endroits.
Les États-Unis ont eux connu cette année, selon l’OMM, « une série d’extrêmes météorologiques, 14 au total, entre sécheresse ou inondations, qui ont entraîné chacun des pertes économiques se chiffrant à un milliard de dollars ou plus ».

Domoclick.com

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/climat-rechauffement-durban-novembre-2011/p-19107-Conference-de-Durban-tout-savoir-sur-le-changement-climatique.htm