Le fonds créé par Google pour « l’innovation numérique de la presse », créé pour une durée de trois ans et doté d’un capital de 60 millions d’euros est officiellement lancé ce jeudi, selon le moteur de recherche américain et les éditeurs français, confirmé par une information du Figaro. Ce fonds est issu d’un accord signé in extremis début 2013 qui mettait fin au contentieux entre Google et les éditeurs de la presse française. Ces derniers exigeaient que Google paie des droits « voisins », sorte de droits d’auteur, au regard des importants bénéfices publicitaires qu’il réalise en se contentant de référencer leurs titres.Dans un courrier au gouvernement rendu public mi-octobre par l’AFP, Google menaçait de ne plus référencer les médias français s’il devait se voir imposer une taxe assimilée à des droits d’auteur. Ce contexte conflictuelle qui sont à l’origine de la création de ce fonds financier ne sont pas innocent. Au delà du mécénat , Google qui a manifestement l’intention de soutenir la presse française, souhaite vraisemblablement identifier les futurs entrepreneurs et capter ou exploiter ainsi leurs concepts innovants. La chronique audio de Jérôme Colombain sur FRANCE INFO a été diffusé le 4 février 2013.

Critères et sélection et d’éligibilité des projets

Pour être éligible à un financement par le Fonds, les projets proposés devront notamment :
-avoir été lancés après le premier janvier 2013
-émaner des sites de médias ou pure players d’Information Politique et Générale au sens de la CPPAP,
-être nouveaux et comporter une composante d’innovation numérique (que ce soit au travers de nouveaux projets éditoriaux, d’objectifs de développement d’audience, de développement technologique, de monétisation…).

Le Conseil d’Administration déterminera les projets sélectionnés et le montant de leur financement sur la base de critères comprenant notamment l’innovation, le business plan, l’impact potentiel du projet, les nouvelles offres créées pour les lecteurs, et la production originale de contenus éditoriaux et journalistiques. Pour plus d’informations sur ces critères, les porteurs de projet peuvent se référer à la page qui leur est consacrée en détails sur le site du FINP*.

Est éligible à candidater au Fonds FINP* et à recevoir des financements « tout éditeur de site web d’information politique et générale » reconnu comme tel par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP***). »Cela comprend aussi bien, par exemple, les sites web de médias nationaux ou régionaux que des « pure players » présents exclusivement en ligne », selon Google et l’AIPG.

CRITÈRES D’APPRÉCIATION

Le Conseil d’administration du Fonds étudie chaque projet, et prend la décision d’apporter un financement en prenant en considération les critères suivants :

L’innovation apportée par le projet et son impact sur la transition vers le numérique en six exemples :

-un projet permettant aux éditeurs d’investir dans des outils et des ressources humaines permettant de comprendre et d’approfondir leur connaissance de leur audience ;
-création de la version mobile ou tablette d’un site, ou l’adaptation à la télévision connectée ou à tout nouveau mode de communication/consommation de la presse numérique à venir ;
-développement d’applications natives ou web mobile ou responsive design ;
-création de nouveaux formats publicitaires et investissement dans les technologies adaptées à ces derniers ;
-développements vidéos s’ils contribuent à une source de revenus avec pour but d’améliorer le modèle économique numérique de l’éditeur ;
-développement de zones abonnés premium avec de nouvelles propositions éditoriales -numériques pour améliorer l’offre lecteur sur le numérique et donc accélérer la mutation des usages vers le numérique et les revenus numériques.

Ludovic Blecher, jusqu’ici directeur numérique de Libération, est nommé directeur général et aura pour mission d' »assurer la gestion du FINP et le traitement des dossiers reçus ». Il prend ses fonctions dès jeudi, « après une année en résidence à l’université de Harvard à la Nieman Foundation for Journalism où il a étudié les modèles de monétisation du journalisme et les innovations éditoriales », précisent-ils.
Les premiers projets, déposés d’ici au 10 octobre, seront examinés par le conseil d’administration du FINP le 17 octobre. D’autres sessions suivront d’ici la fin 2013.
Pour être retenus, les projets devront notamment avoir été lancés après le 1er janvier 2013 et avoir une composante d’innovation numérique (objectifs de développement d’audience, technologique ou de monétisation…).

« Le Conseil d’administration déterminera les projets sélectionnés et le montant de leur financement sur la base de critères comprenant notamment l’innovation, le business plan, l’impact potentiel du projet, les nouvelles offres créées pour les lecteurs, et la production originale de contenus éditoriaux et journalistiques », écrivent Google et l’AIPG renvoyant au site internet du FINP.

* FINP, le site du fonds pour « l’innovation numérique de la presse »:
http://www.finp.fr/deposer-un-dossier-criteres-deligibilite/

** l’Association de la presse d’information politique et générale (AIPG)

*** Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP):
http://www.cppap.fr/sommaire.php3

Domoclick.com et l’AFP