Le patron exécutif de Google, Eric SCHMIDT, est à Paris pour rencontrer ce lundi 29 le top 3 de l’éxécutif français: François Hollande, Aurélie Filippetti et Fleur Pellerin. L’issue de ces négociations seront déterminantes pas seulement pour « l’exception culturelle » Française mais pour la presse Européenne qui se mobilise, sans grand succès, contre le géant Américain de l’internet. De quoi canaliser les 6ème rencontres de « Presse au futur » les 28 et 29 novembre prochain à Paris**. Mais l’orde du jour est aux discussions liées à la fiscalité et à la défense du modèle économique de la presse française…en ligne. A cette occasion Domoclick.com ouvre cette semaine trois sujet-dossiers sur l’emprise du groupe GOOGLE en Europe: Sa puissance multi-métiers dans les logiciels (3), les faiblesses juridiques de son monopole (2) et son impact sur la presse avec les conséquences sur les nouveaux usages de la lecture (4).

L'édition du samedi 27 octobre du quotidien Libération

Journée tendue ce lundi 29 pour le président exécutif de Google, Eric Schmidt. Celui-ci est actuellement reçu à l’Elysée par François Hollande et, quelques heures auparavant il se sera entretenu avec la ministre de la Communication et de la Culture Aurélie Filippetti, ainsi que Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l’Economie numérique.

Face aux rumeurs d’une « Lex Google », encouragée par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, le moteur de recherche menace de ne plus référencer les éditeurs de presse français. Ceux-ci ont demandé en septembre au gouvernement un projet de loi pour que les moteurs de recherche les rétribuent en cas d’utilisation de leurs contenus, par le versement de droits voisins. Mercredi, Aurélie Filippetti avait déclaré que le gouvernement travaillait sur ce projet. Dans un courrier envoyé à plusieurs cabinets ministériels et cité par l’AFP, Google affirme qu’il « ne peut accepter que l’instauration d’un droit voisin pour le référencement de sites de presse français mette en cause son existence même et qu’il serait en conséquence contraint de ne plus référencer les sites français ». Google rappelle qu’il redirige 4 milliards de clics par mois vers les sites des éditeurs français.

Pour certains sites, le trafic provenant du moteur de recherche peut atteindre 60 à 70 % du total. La société américaine précise également qu’une telle loi « aboutirait à limiter l’accès à l’information, à réduire le nombre de sites français référencés sur Internet mais aussi à freiner l’innovation ». Jeudi soir, l’association de la presse d’information politique et générale, à l’origine de la « Lex Google », s’est déclarée « stupéfaite ». Notre « objectif est de trouver un compromis acceptable entre les intérêts économiques des régies des moteurs de recherche et la valeur qu’apportent les sites d’information à ceux-ci », précise-t-elle.

Dans son édition de samedi 27 octobre, le quotidien « Libération » affirme que le gouvernement entend faire pression auprès de Google en l’incitant à trouver un accord avec les éditeurs dans les trois mois. En cas d’échec, une loi sera proposée, selon le quotidien, qui ne cite pas ses sources.

Mais en tout état de cause, les rencontre du patron de Google s’inscrivent dans un contexte plus général de grogne des éditeurs de presse européens. Notamment français, italiens et allemands qui réclament aux moteurs de recherche des « droits voisins », sorte de prolongation des droits d’auteurs, en cas d’utilisation indirecte de leurs travaux. Les journaux, mais aussi le monde de la musique ou du cinéma, reprochent aux moteurs de recherche, dont Google, de réaliser d’importants profits publicitaires par le simple référencement de leurs titres et de leurs oeuvres.

Google a déjà menacé de ne plus référencer les médias français, autrement dit de ne plus afficher les liens renvoyant vers leurs sites, si une telle taxe devait voir le jour. En réaction à ces menaces, Aurélie Filippetti s’était montrée favorable à la demande des éditeurs.Ce qu’elle a confirmé ce matin sur France Inter. Il est « légitime que les éditeurs de presse s’interrogent sur la manière dont il faut faire participer ceux qui diffusent leur contenu à leur financement », avait-elle déclaré à l’AFP le 18 octobre dernier. La suite dans 24h avec des réactions très attendues par la commissaire Européen à la Communication !
 
J.Robert pour Domoclick.com

*** La 6ème édition des rencontres «La Presse au futur» les 28 et 29 novembre 2012 à Paris 15ème:
http://www.lapresseaufutur.com/