François Hollande et Arnaud Montebourg présentaient ce jeudi 12 novembre un nouveau plan pour le développement de 34 industries d’avenir. Du satellite à propulsion électrique, du bois à énergie positive de rideaux en fibres optiques aux petits robots humanoïde Nao… recevront 3,5 milliards d’euros pour se développer. De quoi générer 480 000 emplois (contre 160 000 perdus au 2éme trimestre 2013) et 45,5 milliards d’euros de valeur ajoutée potentiellement créée. On peut craindre le pire, pourtant, la méthode est originale souligne le journal Le Monde car elle donne enfin un certain rôle au secteur privé. Selon les déclarations du ministre Arnaud Montebourg « Il ne faut pas considérer que ça coûte beaucoup parce qu’en vérité, l’essentiel sera financé par l’investissement privé », a-t-il déclaré sur Europe 1. « Pour 1 euro d’argent public prêté, pas subventionné mais prêté, nous espérons en recueillir dix fois plus ». Exposé de cette reconquête industrielle de la France dans le monde par l’AFP.

Trois grand axes stratégiques seront définis par le président de la République : la transition énergétique et environnementale, la santé et le numérique. Les plans doivent permettre à terme d’augmenter la part de l’industrie dans le produit intérieur brut français et les emplois. L’ensemble est le fruit d’une analyse d’un an au sein du ministère du Redressement productif, avec le concours du cabinet McKinsey, qui a aidé « à concentrer les forces sur les points forts, les atouts » de l’industrie française.

De l’avion électrique aux objets connectés, le gouvernement a recensé « 34 plans de bataille » pour doper l’industrie et l’innovation et « hisser la France au meilleur niveau de la compétition mondiale » dans les dix ans à venir. Ces plans s’inscrivent dans une politique « ni libérale, ni dirigiste », et qui laisse sa place à « l’initiative privée », a assuré le président François Hollande. Le patronat a « salué très positivement » la démarche mais réitéré son appel à l’accompagner d’une baisse « des charges pesant sur les entreprises et (du) coût du travail », faute de quoi elle risquerait de rester « lettre morte », selon le président du Medef Pierre Gattaz.

Les 34 plans, qui veulent dessiner l’image de « la Nouvelle France industrielle », sont axés sur trois grandes priorités: la transition écologique et énergétique, la santé et les nouvelles technologies. Destinés à préparer les produits de demain, ils concernent des domaines très variés, allant de la voiture ne consommant que 2 litres aux 100 km au TGV du futur, de l’avion électrique aux objets connectés.

Ce sont « autant de plans de bataille pour hisser la France, ses entreprises au meilleur niveau de la compétition mondiale » et « autant de nouvelles frontières technologiques que nous voulons dépasser, repousser », a lancé le chef de l’Etat.Devant un parterre d’industriels, il a souligné que l’Etat n’entendait pas « se substituer à l’initiative privée car ce sont les industriels qui connaissent les marchés, les clients, les technologies ». « Il ne s’agit pas de revenir aux grands plans des années 60 et 70 où l’Etat était à la fois inventeur, prescripteur, producteur et client final. Ce temps là est terminé », a-t-il enchaîné.

Mais il revient à l’Etat de « définir un cadre, d’accompagner et de stimuler » selon M. Hollande. Il a donc souhaité que « tous les outils économiques de la puissance publiques » soient mis au service de ces plans.Les programmes des investissements d’avenir ont « d’ores et déjà dégagé 3,5 milliards d’euros », a rappelé le chef de l’Etat. « Notre stratégie (…) doit être résolument offensive », a affirmé le chef de l’Etat, faisant valoir que la reconquête des 750.000 emplois industriels perdus en dix ans et le gain de points de croissance passe par « de nouveaux objets utilisant les dernières avancées technologiques ».Le cabinet McKinsey, qui a contribué à la préparation des plans, table sur « 479.000 emplois préservés, renforcés, créés » et sur 45 milliards d’euros de valeur ajoutée créée en dix ans.Chaque projet sera piloté par un chef de file qui sera dans la plupart des cas un industriel, chargé de former une équipe, de définir un calendrier et de prévoir des financements.

Certains des projets étaient déjà lancés au sein des filières, comme la voiture consommant 2 litres aux 100 km ou le « TGV du futur ». Ces plans couvrent un vaste éventail de secteurs: transports (véhicule sans pilote, avion électrique, dirigeables), textile, bois, chimie verte, réseaux électriques, numérique, robotique, biotechnologies médicales, nano-électronique, objets connectés, etc.

Plusieurs ont été présentés par leurs chefs de file.Parmi ceux-ci, EADS a détaillé le projet d’avion électrique à batteries, dont le prototype doit voler cette année avec une commercialisation attendue en 2017 et une version 100 places pour 2030. Le projet de voiture consommant 2 litres aux 100 km a été présenté par un responsable de Renault, tandis que la présidente du groupe Thuasne soulignait les possibilités des textiles intelligents. François Hollande quant à lui s’est vu présenter plusieurs objets innovants, dont l’avion électrique ou le petit robot humanoïde Nao. Auparavant, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait plaidé pour cette action qui « conjugue action publique et initiative privée » en évoquant « une cause nationale pour tous les Français ».

Il n’est « pas certain que ces 34 plans industriels seront à coup sûr 34 tirs au but, mais si nous pouvions en marquer 20 à 25 dans les cinq à dix ans, nous saurons déjà que la France se sera relevée », a-t-il lancé. La « grande innovation » revendiquée de la Nouvelle France industrielle est que les chefs de projets chargés de la mise en oeuvre seront en très grande majorité des industriels, « chefs d’orchestre » des projets. Ils devront constituer les équipes et bâtir des coopérations entre public et privé.

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http://www.gouvernement.fr/gouvernement/34-plans-de-reconquete-pour-dessiner-la-france-industrielle-de-demain

Domoclick.com avec l’AFP