La lettre ouverte de Guy Schumacher , co-fondateur de Génius, ne manque pas d’audace et se plait à mélanger les genres. Publiée ce mercredi 22 avril dans Les Echos , le constructeur de maisons moins chères, lance à la fois un appel à entrer comme actionnaire minoritaire actif dans la société Genius (si vous êtes décisionnaire d’un groupe de construction ou immobilier ) et un plaidoyer pour devenir propriétaire à une époque où l’achat de la première résidence principale est bien plus difficile qu’autrefois. Le signataire de cette lettre verte est passé de la parole aux actes et annonce sans complexe » J’ai décidé en 2011 de réunir les meilleures compétences autour d’un grand projet: Construire industriellement des maisons prêtes à vivre, évolutives et modulaires,passives ou BEPOS (à énergie positive) solides, belles à des prix imbattables. Missions possibles puisque Genius fabriquent et vends déjà 300 maisons/an. Cette démarche innovante est l’occasion de rappeler pourquoi les jeunes actifs ont aussi intérêt à prendre un peu plus de risques pour se constituer un patrimoine immobilier.
Les jeunes s’installent dans la vie plus tard que leurs aînés. Avant de décrocher le premier CDI qui leur assurera une stabilité économique, ils doivent multiplier stages et CDD. C’est seulement après avoir décroché le fameux sésame qu’ils peuvent vraiment commencer à épargner et se constituer un patrimoine, qui évoluera au cours des différentes étapes clés de leur vie.
La société a beau changer, les règles de base de construction d’un patrimoine ne varient pas. «L’achat de sa résidence principale, un studio ou un deux-pièces, est la première pierre à poser à l’édifice», martèlent, unanimes, les gestionnaires de patrimoine. Ces dernières années, les Français se sont enrichis grâce à l’immobilier. «Il faut s’endetter afin de faire travailler un argent qu’on ne possède pas, avance Olivier Paccalin chez Société générale Private Banking. Ce qui permet vingt ou vingt-cinq ans plus tard de détenir un patrimoine immobilier qu’on ne pourrait souvent pas s’offrir autrement.»
Ce premier logement permettra ainsi d’acheter plus grand quelques années plus tard. «Sans qu’ils s’en rendent compte, les jeunes propriétaires préparent aussi leur future retraite. Quand les revenus diminuent, il est indispensable de ne pas avoir de loyer à payer», explique Stéphane Jacquin, chez Lazard Frères Gestion.
Même si les prix de la pierre baissent depuis trois ans et si les taux des crédits immobiliers sont au plancher (2,21 % en moyenne toutes durées confondues), les banques exigent un apport personnel parfois conséquent. Pour surmonter l’obstacle, les jeunes comptent donc de plus en plus sur la solidarité familiale. Chaque parent peut donner sans frais 100.000€ tous les quinze ans à chacun de ses enfants (31.865€ pour les grands-parents). Depuis le 1er janvier, il est également possible de faire une donation d’un terrain à bâtir (jusqu’à fin 2016) et d’un logement neuf (dans les cas, jusqu’à 100.000€ sans frais).
Certains jeunes chercheront aussi rapidement à investir dans de l’immobilier locatif, en privilégiant les biens anciens à rénover en centre-ville. «Certains pourront également investir dans la pierre avec des amis très proches ou des membres de leur famille, à travers une SCI. Cela permet de se constituer un patrimoine immobilier à moindre coût pour chacun et de diversifier les risques en achetant plusieurs logements», conseille Christophe Chaillet, responsable de l’ingenierie patrimoniale chez HSBC. À condition, bien sûr, de très bien s’entendre avec ses amis ou ses proches.
Ayant la vie devant eux, les trentenaires peuvent aussi (doivent ?) faire fructifier une bonne partie de leurs économies en investissant dans des actifs financiers relativement risqués, comme les actions par exemple (actifs les plus rémunérateurs sur très longue période). Surtout en période de taux extrêmement bas.
Épargne programmée
«Il est recommandé de mettre en place des versements programmés. Les montants épargnés, peu élevés au départ, augmenteront au fil de l’eau, préconise Franck Bonin, directeur commercial de la Société générale Private Banking. Pour ne pas puiser dans cette épargne, le plus simple est de loger les fonds dans un PEA et un contrat d’assurance-vie.» Assurance-vie et PEA permettent aussi d’épargner avec une fiscalité douce.
«De plus en plus d’investisseurs misent aussi dans le crowdfunding, mais rares sont ceux qui parviendront à s’enrichir en dénichant d’emblée une pépite», relève Florence Anquetil, directrice de la Banque privée de la Caisse d’épargne Aquitaine Poitou-Charentes. Les start-up se multiplient. «Les jeunes sont de plus en plus entreprenants, constate la banquière. Mais leur patrimoine sera davantage composé de valeurs financières que d’immobilier, car ils sont moins attachés à transmettre leurs biens à leurs enfants que leurs propres parents.»
Source : Lefigaro.fr
Maison Genius :
http://www.maison-genius.fr/
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