2éme partie du reportage en Corréze. Isabelle et Muriel ont su trouver une confiance mutuelle parce qu’une fois la première visite de cette maison chargée d’histoire familiale, comme la plupart des maisons anciennes, et que le contrat de construction a été calibré et signé, les bonnes étapes de suivi se sont enchaînés dans la transparence .
A commencer par l’envoi des photos du chantier chaque semaine et présence de Muriel tous les 15 jours, contacts immédiats sur les options nouvelles et les réunions de chantier dans une ambiance complice que nous confie Muriel avec une émotion touchante :« Derrière la porte qui s’ouvrait toute seule, il y a plus que des souvenirs d’enfance. C’est la maison de ma mère, de mon grand-père et affronter, dans ce projet, des difficultés jamais rencontrées, ça permet de se connaître : une façon de lier le développement durable au développement personnel ! ». Muriel parle des inévitables imprévus avec lesquels il faut admettre que la réalité vaut mieux que le rêve .
Exemple, quand le carrelage posé par son père a eu « la bonne idée » de sauter alors que nous souhaitions le conserver pour des raisons financières mais qu’il n’allait plus du tout avec le cachet ancien retrouvé de la maison … Et l’architecte de poursuivre « Avec deux femmes parmi les artisans, ça détend l’atmosphère, on a beaucoup ri sur ce chantier ». Lors des visites, le client ne doit pas seulement constater mais exprimer sa satisfaction ajoute Isabelle : « parce que c’est très gratifiant pour chacun des artisans… il faut dire qu’ils avaient de l’humour ». Si l’ambiance y était c’est que la confiance raignait insiste Muriel qui ajoute méthodiquement les points suivants:
-La confiance dans les artisans retenus (choix des artisans ne s’est pas fait uniquement sur le moins disant mais aussi sur notre confiance et intuition quant à leurs honnêtetés à tenir les engagements, et notamment pris oralement )
– confiance pendant les travaux car nous ne sommes pas là à vérifier qu’ils utilisent tous les matériaux que l’on a payé par ex… et lâcher prise quant à la résolution de problèmes plutôt que d’aller à l’affrontement (cf témoignage de l’artisan présent). Ceci ne veut pas dire qu’il n’y ait pas eu de tensions, mais toujours dans le respect de l’autre et avec pour objectif de trouver une solution aux problèmes rencontrés et ne pas finir la conversation sur des tensions qui se retrouvent ensuite sur le chantier.
Question méthode , Tony Marchal, « notre oracle » de la belle ouvrage est là pour remettre les réalités de l’époque en perspective. « Nous avons changé de culture, de planète avec le bâti ancien et ses origines locales : nos réflexes ne sont plus adaptés. Avec les logiques constructives nous devons redécouvrir et ré accéder aux bâtiments anciens, un bâtiment durable ». *
Muriel entend bien ce langage et d’ajouter » Je ne me sens pas propriétaire de la maison de ma mère, je ne suis qu’une passeuse parce qu’il y a la génération de mes enfants qui arrive et encore une grange à rénover. Chaque génération apporte sa part dans la rénovation et l’agrandissement de la maison pour en faire un lieu de plus en plus confortable où l’on a plaisir à vivre dans une construction ancienne avec des matériaux respectueux de notre environnement et du bâti original».
Selon l’approche de Maisons Paysannes de France, « il n’y a pas deux façons de restaurer une maison ancienne. La seule qui soit intelligente et rentable, est de la respecter ». Sinon, vous pouvez toujours savourer la lecture du pamphlet « Comment massacrer efficacement sa maison de campagne » (Edition Privat). Plus pragmatique, consulter le Mini Dicobat*** ou « La maison sur mesure » mais rien ne vaut, un plongeon d’un ou deux jours avec ces irréductibles du chaux-chanvre et des pierres sèches ! Il y aurait une partie de soi-même !
Jérôme Robert pour Domoclick.com
* Les assurances et responsabilités liés à la relation maître d’ouvrage/maître d’oeuvre :
La garantie décennale ,
-La garantie dommage-ouvrage,
-La responsabilité civile
-La garantie de parfait achèvement ,
-La garantie de règlement des sous-traitants (pour la construction neuve)
-La garantie de bon fonctionnement.
*** Le mini DICOBAT reprend environ un tiers des textes et défintions du PETIT DICOBAT. Pour mieux apprendre : 3800 définitions et commentaires; près de 500 illustrations.
Le mini DICOBAT est particulièrement destiné aux élèves et aux étudiants en architecture et BTP … et aux « petits budgets ».
Idéal aussi pour le particulier qui veut comprendre les « pros ».
http://www.arcature.fr/index.asp?id=385&f1=MINI+DICOBAT
Première partie :
MPF en Corrèze : L’histoire d’un chantier joyeux de rénovation et de la découverte de soi-même.
