L’agence spécialisée NPA Conseil voit un avenir brillant à la VoD  grâce à la banalisation du triple play (téléphone, télévision, internet) de préférence au téléchargement sur PC/Mac. Tous les fournisseurs d’accès (FAI) s’y mettent , les chaînes TV aussi avec M6, TF1, et les kiosques des distributeurs Fnac.com ou Glowria. Etat des lieux d’un marché de 340 millions d’Euros , prêt à conquérir la société des loisirs en haut-débit !  

Telecom Italia, via sa marque Alice, ouvre son service depuis la mi-décembre en France. Tandis qu’aux Etats-Unis, NPD Group a annoncé qu’au cours du 3ème trimestre 2006,  plus de 1,2 million de foyers américains auraient acheté au moins une fois,  une Vidéo en ligne dont 90% d’entre eux ont effectué leur achat sur iTunes (Apple). Quel est l’avenir des vidéoclubs de quartier face à la VoD ? M6 prend les devants en proposant "Desperate Housewives" en VOD avant la télé. La chaine qui innove toujours (souvenons-nous du phénomène Loft) quand les autres chaînes s’interrogent, a commencé à mettre en ligne les épisodes de la 2éme saison de Desperate Housewives avant leur diffusion sur son antenne,  selon La Tribune du 25.12. Jusqu’à présent, les séries télévisées étaient disponibles quelques jours après leur diffusion. Le cas de Desperate Housewives est cependant particulier. La série vient en effet d’être diffusée en crypté par Canal+, qui l’a mise en ligne immédiatement sur sa plate-forme de VOD, Canal Play. « Plutôt que de laisser ce concurrent bénéficier seul de cette marque culte, M6, qui propose déjà la saison 1 en VOD, prend les devants », explique le quotidien.  Et court-circuite son calendrier traditionnel et sa diffusion en clair. L’agence spécialisée NPA Conseil s’est intéressée au marché de la vidéo à la demande via l’ADSL (haut débit par la  ligne téléphonique) et le câble et estime, dans une étude, que le marché  français de la location de vidéos à la demande (VoD) pourrait atteindre un  chiffre d’affaire de 338,7 millions d’euros à l’horizon 2011. A titre de  comparaison, les ventes de Vidéo à la demande n’ont été que de 16,9 millions d’euros dans l’Hexagone cette année.

NPA Conseil identifie cinq motifs de réévaluation du marché: les offres de  triple play (téléphone, télévision, internet) sont désormais banales en France.  D’ailleurs, l’intégration de services de VoD de la part des différents  fournisseurs d’accès à Internet est désormais quasi-systématique. Free,  France Télécom, Neuf Cegetel et Club Internet ont une offre et ont souvent  négocié directement avec les studios, notamment américains.  Dernier à se lancer, Telecom Italia, via sa marque Alice, va ouvrir son  service en milieu de semaine à Paris. L’opérateur télécom a signé un  partenariat avec virginmega.fr, une filiale de Lagardère, qui lui fournit 500  vidéos, dont 300 films et 40 productions adultes. Chaque téléchargement  coûte entre 2,99 euros et 9,99 euros. 

La VoD sera aussi lancé par Noos-Numéricâble début 2007. Enfin, les  éditeurs de contenus eux-mêmes ont leurs propres sites internet, comme  Canalplay.fr pour le groupe Canal Plus. Ces derniers n’ont pas  nécessairement envie de dépendre des opérateurs télécoms pour que les  consommateurs accèdent à leurs produits. Selon l’observatoire de la Vod,  lancé fin septembre par NPA Conseil et l’institut de sondage CSA, il existe en  France près de 25 plates-formes de ""VoD classique"", dont près de la moitié  issues de l’univers Internet/télécom.  D’ailleurs, le nombre total de foyers accédant à la VoD via le câble ou la  télévision sur ADSL atteindrait 1,9 million en 2007, 3 millions en 2008, 4,3  millions en 2009, 5,8 millions en 2010 et 7,2 millions en 2011, compte tenu  des niveaux de pénétration prévus des différents réseaux. NPA Conseil  souligne aussi que la pénétration de la VoD dans les foyers abonnés  disposant de débits supérieurs à deux mégabits par seconde, qui atteindrait  5% en 2011. L’agence annonce une érosion des tarifs de "location  dématérialisée" de films, estimée à 5% par an.  Enfin, NPA Conseil souligne la montée en puissance des packages (location  groupée de plusieurs films), qui se stabiliseraient à 50% des programmes  consommés à partir de 2008 et procureraient un abattement tarifaire moyen  de 25% pour le consommateur.

En octobre dernier, une série d’accords sur la vidéo à la demande à  l’occasion du MIPCOM a permis TF1 Vision (le site VOD du groupe TF1) de signer un nouvel accord avec Buena Vista   International TV (division de The Walt Disney Compagny). La centaine de titres du catalogue est donc  intégrée à l’offre de VOD de TF1. Parmi les nouveautés, des films comme De l’ombre à la lumière ou  Flightplan sont proposés. Côté box-office, le catalogue comprend des films comme Pretty Woman ou Le  cercle des poètes disparus. Ce nouvel accord complète le partenariat mis en place cet été entre TF1 Vision  et The Walt Disney Company avec la mise en ligne de l’intégralité de la série américaine Lost 2 sur TF1  Vision  En tout cas, les opérateurs télécoms espèrent beaucoup de ce marché,  notamment France Télécom. L’opérateur historique, confronté à une baisse  tendancielle de ses ventes dans la téléphonie fixe, veut trouver un relais de croissance dans ce métier assure La Tribune du 11 décembre. 

France Télécom a annoncé qu’il allait investir dans la co-production de films et vise 10 à 15 productions par an. Le but est de sécuriser quelques grosses productions chaque année pour ses propres  programmes de VoD. Les réseaux et opérateurs télécoms deviennent malgré eux des fournisseurs de contenus. Une tendance qui pourrait se confirmer face au modèle gratuit dont les blogs et le phénomène Youtube amplifie le succès.

Pas d’accord sur le cinéma français en Vidéo à la demande (VOD) 

Les fournisseurs d’accès (FAI), groupes audiovisuels et professionnels du cinéma n’ont pas réussi à s’entendre sur la question de la VOD. Réunis pour reconduire l’accord signé il y a un an sur la chronologie des diffusions, ils n’ont pas pu s’entendre jeudi 28 décembre 2006 sur les délais, notamment celui entre la sortie des films en salle et leur diffusion en VOD.