Un an après la tempête Xynthia qui avait causé la mort de 53 personnes, le « plan national submersions rapides » a été présenté par Nathalie Kosciusko-Morizet, le 17 février dernier.
Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia avait causé la mort de 53 personnes. La Charente-Maritime et la Vendée ont été les départements les plus touchés : 1 000 maisons sinistrées en Vendée, 5 000 en Charente-Maritime. 767 personnes évacuées en Vendée et 2 000 en Charente-Maritime. Au total, ce sont 120 kilomètres de digues qui étaient à reconstruire en Charente-Maritime et 75 en Vendée. Dans ces deux départements, près de 90 % des habitations ont fait l’objet d’une acquisition à l’amiable. Pour ce faire, près de 225 millions d’euros ont été mobilisés par l’Etat. Un an après, au delà des indemnisations des sinistrés et de nouvelles mesures de l’urbanisation des sites côtiers, c’est une véritable culture du risque qui s’impose dans toutes les couches de la société. Déréglement climatique oblige

Nathalie Kosciusko-Morizet avait rencontré, le 16 décembre, les élus et les associations de Charente-Maritime pour faire le point sur les constructions situées en zone de solidarité suite à la tempête Xynthia.

Afin de prévenir ce type de catastrophe, Nathalie Kosciusko-Morizet a présenté, le 17 février 2011, le plan national de submersions rapides, à la suite d’une réunion de ministres présidée par le Premier ministre. A cette réunion, ont participé Nathalie Kosciusko-Morizet, Brice Hortefeux, François Baroin, Bruno Le Maire, Philippe Richert et Benoist Apparu. Véritable feuille de route de l’Etat en matière de prévention des risques d’inondation, ce plan, qui mobilise une enveloppe de 500 millions d’euros, met en oeuvre plus de soixante actions concrètes. Il vise en priorité la sécurité des personnes et « comprend des mesures de prévention, de prévision, de protection et de sauvegarde des populations dans les six années à venir », indique le dossier de presse.

Maîtriser l’urbanisation dans les zones à risques

« Dans trois ans, toutes les communes seront couvertes par un plan de prévention », avait annoncé le président de la République, le 16 mars 2010, à la Roche-sur-Yon. C’est en ce sens que le Gouvernement a décidé d’accélérer les plans de prévention des risques (PPR) littoraux(1). « Dans un délai de trois ans, 242 nouvelles communes littorales devront être couvertes par un PPR. Les PPR de 68 communes seront également revisités », précise le communiqué de presse.
Aucune construction de digue ne pourra être autorisée pour ouvrir de nouveaux secteurs à l’urbanisation. Enfin, d’ici à la fin 2011, l’Etat proposera « un référentiel technique officiel de travaux de prévention du risque d’inondation dans l’habitat existant » : celui-ci servira de support aux professionnels pour définir, prescrire ou réaliser les travaux.

Améliorer la surveillance

Météo France est ici mobilisé : pour la fin 2011, une vigilance spécifique météo « vagues-submersions » sera mise en place : celle-ci sera adaptée à la spécificité de chaque département.
Le réseau de radars hydrométéorologiques sera renforcé. Avec un budget total de 10,6 millions d’euros financés par Météo France et par le ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, le projet sera réalisé sur dix ans.
La vigilance sera accrue pour ce qui est des cours d’eau. Jusqu’à présent, 20 800 km de cours d’eau étaient surveillés sur le territoire métropolitain, cette surveillance sera étendue.

Renforcer la fiabilité des digues

Il s’agit d’un des éléments phares du projet. Pour ce faire, l’Etat mobilisera jusqu’à 500 millions d’euros. Entre 2011 et 2016, 1 200 km de travaux de confortement d’ouvrages sont prévus. Par ailleurs, 50 postes seront créés dans les Dreal, notamment pour recenser l’ensemble des digues fluviales et des ouvrages maritimes.

Développer une véritable culture du risque

Nathalie Kosciusko-Morizet est revenue également sur l’importance de mettre en place une culture du risque. Aujourd’hui, il n’y a pas réellement de lien entre les plans de prévention des risques et les plans communaux de sauvegarde (2). Désormais, les plans communaux de sauvegarde seront rendus obligatoires dès prescription d’un plan de prévention des risques.

Mesures spécifiques en Charente-Maritime et en Vendée

Dans les zones à risque avéré, définies à la suite de la tempête Xynthia mais sur lesquelles l’habitation est encore possible, des travaux de protection et de sécurisation doivent être entrepris : aménagement d’une zone refuge, protection des installations électriques, obturation des ouvertures basses de la maison, installation de portes ou bas de portes étanches, etc. Par ailleurs les préfets ont lancé un processus de révision des PPRI existants (19 en Charente-Maritime) et de création de nouveaux PPRI (62 en Charente-Maritime, 17 en Vendée).

LEGENDES:
1_Les plans de prévention des risques ont pour objectif de limiter l’impact des risques naturels tant pour les vies humaines que pour les bâtiments en contrôlant les constructions et en préservant des champs d’expansion des crues.
2_Les plans communaux de sauvegarde ont pour objectif de préparer et de d’organiser la commune pour faire face aux situations d’urgence.