Le Crédit Foncier a présenté mardi 17 septembre une étude nationale réalisée à partir du baromètre Capacim sur le pouvoir d’achat immobilier des Français entre 2007 et 2012. Bruno Deletré directeur général du Crédit Foncier (filiale de BPCE, deuxième groupe bancaire français), revient sur les principaux enseignements de ce travail et les capacités financières des acquéreurs dans un marché variable selon les départements. Interview de Business Immo par François Perrigault.

Business Immo: Comment a évolué le pouvoir d’achat immobilier des Français entre 2007 et 2012 ?

-Bruno Deletré: Selon notre outil Capacim, il a diminué très légèrement. A l’intérieur de la période, nous observons plusieurs phases. De la fin 2007 au 3e trimestre de l’année 2008, ce pouvoir d’achat a diminué, notamment à cause d’une augmentation des prix de l’immobilier. Entre le 3e trimestre 2008 et la fin de l’année 2009, il a augmenté grâce à une forte chute des prix de l’immobilier et une baisse des taux d’intérêts. De fin 2009 à fin 2011, les prix de l’immobilier ont à nouveau progressé. Cette évolution a eu un effet négatif sur le pouvoir d’achat immobilier des Français. Depuis la fin de l’année 2011, il a de nouveau augmenté car les taux d’intérêts ont fortement baissé.
BI: Quelles sont les villes où le pouvoir d’achat immobilier a le plus varié ?

-BD: Entre 2007 et 2012, le pouvoir d’achat immobilier des Français a progressé de 6 % à Toulouse, de 4,9 % à Lyon et de 3,4 % à Nancy. Il a baissé par contre de 1,3 % à Rouen, de 4,9 % à Bordeaux et même de près de 15 % à Marseille. En Ile-de-France, l’indicateur a augmenté de 6,8 % à Palaiseau, de 4,7 % à Cergy et de 4,5 % à Evry. A l’inverse, il a chuté de 19,2 % à Neuilly-sur-Seine, de 12,4 % à Boulogne-Billancourt et surtout de 17,6 % à Paris.

BI: Comment les mesures du gouvernement peuvent-elles influencer le pouvoir d’achat immobilier des Français ?

-BD: La politique macro-économique et la conjoncture économique ont un impact sur le taux de chômage et le revenu des ménages. Or ce sont deux composantes qui entrent en compte dans l’indicateur. La politique du logement peut aussi avoir des conséquences sur la solvabilité des ménages : des dispositifs comme le PTZ permettent de faire baisser le taux d’intérêt pour les ménages et ainsi d’augmenter leur capacité à acquérir.
BI: Les taux d’intérêts vont-ils rester aussi bas ?

-BD: Les taux longs sur les marchés financiers sont remontés de 50 points de base pendant l’été. Nous sommes orientés à la hausse désormais. L’anticipation de la fin de la politique accommodante de la réserve fédérale américaine a fait remonter les taux longs aux Etats-Unis. Il y a un effet de contagion en Europe. Autre facteur, le début de reprise économique de l’autre côté de l’Atlantique fait également monter les taux.

Propos recueillis par François Perrigault
Journaliste – Business Immo
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